Maroc Eco
La première exposition Plastic Art à Tanger
Tanger est une ville cosmopolite, ouverte à toutes les cultures et fidèle à l'image qui est la sienne depuis le début du XXème siècle. Les évènements culturels sont toujours en nombre et de qualité irréprochable, la photo, le cinéma, la musique, toutes les expressions artistiques vivent en toute liberté dans la cité.
Il y a quelques semaines la Fondation Méditerranéenne Elisa Chimenti et le Ministère de la culture marocain ont, ensemble, démontré que l'art peut se mettre au service de la planète, être un acteur économique dans la mouvance et participer à éduquer les populations à la protection de l'éco système.
La première exposition Plastic Art : le recyclage plastique artistique, a permis grâce à Annalucia Sabetta, une artiste dont le cœur est au Maroc, d'admirer une collection étonnante d'objets d'art. Tous entièrement crées avec comme matière première des bouteilles et sacs plastiques. Le but de cette manifestation était avant tout de prouver qu'il y a une véritable activité économique possible avec le recyclage des quelques 250 000 tonnes de sacs plastiques qui émergent dans tout le Maroc chaque année.
Le chiffre est totalement hallucinant. Lorsque l'on connaît la durée de vie, quasi éternelle du plastique, on appréhende pleinement le danger que l'on fait courir à notre planète. Cette exposition était aussi un atelier de réflexion et une école ponctuelle pour devenir un éco citoyen responsable. Elle s'inscrit dans la droite ligne de la volonté affichée du pays pour soutenir toutes les idées et les initiatives qui regardent vers l'avenir avec réalisme et lucidité.
La fondation Elisa Chimenti est très active dans le domaine des échanges scientifiques, socio économiques et culturels. Elisa Chimenti, morte en 1969 à Tanger, fut tout à la fois, anthropologue, ethnologue, écrivain, enseignante…mais elle fut surtout une âme aimante d'un pays qui devint le sien. Sa philosophie d'échange, sa recherche de toutes les libertés par delà les cultures ou les religions est aujourd'hui parfaitement illustrée par les activités de la fondation. Faire beau et original avec des rebus qui empoisonnent notre terre, c'est un acte d'une grande portée sociologique.
L'indifférence des populations face aux sacs plastiques qui défigurent la campagne marocaine, comme si rien ne pouvait empêcher cet état de fait, ne peut être vaincue que par l'étonnement, la curiosité ou la simple interpellation. Le prétexte doit toujours être accrocheur, ainsi est faite la nature humaine. On ne peut que très rarement éduquer par la simple raison. Il faut être ludique pour être entendu.
Cette première édition est à ce titre une réussite, il est à espérer que les années à venir seront aussi prolifiques. Construire des passerelles de compréhension entre l'art, la culture et l'avenir de notre planète, intéresser le plus grand nombre, lui donner la conscience d'exister grâce à un éco système qui protège et qu'il ne faut pas détruire.