Le Hammam, un symbole fort de la vie marocaine

Le hammam est l’un des piliers de la tradition dans l’Islam. Les bains publics, héritage des thermes grecs et romains, y sont plus que de simples sources de chaleur où l’on frotte et se lave.
Véritable carrefour social, étape initiatique et rite religieux d’hygiène, la succession de salles de plus en plus chaudes et humides apparaît plutôt comme un cérémonial où l’homme et la femme se purifient des scories tant physiques que mentales. Les deux sexes ne peuvent s’y croiser, chaque quartier a son hammam, qu’il soit double avec deux entrées où que les horaires soient aménagés scrupuleusement pour éviter tout contact accidentel.

Le rôle social du hammam est particulièrement frappant pour les femmes. C’est en groupe ou en famille que l’on se rend aux bains, on y expose ses soucis, ses doutes, on plaisante, on se renseigne sur des recettes ou des astuces domestiques. Cela dure des heures, pendant lesquelles les femmes sont entre elles, protégées du monde des hommes, libres et insoucieuses, à rire ou à comploter.
La tradition veut aussi que la future mariée passe un grand moment avec sa belle famille, avant le mariage, dans cet univers où l’on peut jauger avec justesse la nouvelle venue. Deux jours avant les épousailles, c’est avec sa famille et ses amies que la jeune fille se purifie avant d’aborder une nouvelle étape de sa vie.
Les hommes ne sont pas en reste, lorsque l’enfant mâle devient pubère, il passe de l’ambiance de gynécée à celle des hommes en accédant au hammam masculin. Et même si ceux-ci n’y passent pas autant de temps c’est aussi un lieu d’échanges d’information, libéré du regard des femmes.

Le déroulé de ce moment privilégié est inchangé depuis des lustres. Une salle où l’on laisse ses vêtements, où l’on peut choisir de se faire assister par une Harza qui frottera, gommera et massera, puis tranquillement de salles en salles, les pores se dilatent sous l’effet d’une chaleur saturée d’humidité, l’esprit s’apaise et l’on peut commencer le rite de libération du corps et de l’esprit.
En abordant au Maroc et plus particulièrement à Marrakech, le choix d’opter pour ces hammams beldi (traditionnels) ou de se laisser entraîner vers les SPA qui sont un bon compromis entre orient et occident, est ouvert. A savoir simplement que le hammam ancestral est aménagé avec simplicité, que l’on est par terre, que l’on doit amener son savon noir et son gant. Si l’on est très accroché aux schémas occidentaux, au confort douillet, il vaut mieux opter pour un SPA à l’orient plus fastueux, avec de doux peignoirs, du savon noir parfumé et du thé à menthe dans une ambiance musicale zen.