Insolites

Rencontre avec la magie à Sidi Boulaksour

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Sorcellerie, sciences divinatoires et pratiques magiques sont à la marge d’une religion musulmane strictement monothéiste.

Cependant une large place est laissée aux cultes des marabouts qui assurent toujours la survie de nombreux petits métiers pour le moins insolites.

* Les guérisseuses du Marabout

Autour du beau sanctuaire de Sidi Boulaksour, l’un des saints  patrons de la ville, des femmes voilées de foulard vert s’adonnent à un curieux rituel. Assises en tailleur à même le sol, elles répètent de drôles d’incantations. Chacune d’elles dispose soigneusement sur des plateaux en raphia des plaques de plomb étincelant, aldoune en arabe.

 De tout le Maroc, les visiteurs viennent consulter ces drôles d’oracles. Elles ont la réputation de  soulager les peines lancinantes, de faire les fortunes et de défaire les sortilèges.
La plaque de plomb est chauffée au fond d’une louche sur un brasero ardent. Le contenu brûlant est versé ensuite dans un récipient d’eau froide. Le métal embrasé, brusquement refroidi prend alors des contorsions surprenantes.

* Les faiseuses d’aldoune,

comme il est coutume de les appeler, se saisissent du morceau difforme de plomb. Aux regards scrutateurs, succède un monologue ininterrompu de prédictions, de mises en garde, de promesses d’amours ou d’opportunités à saisir.  
Mais la cérémonie n’en est pas finie pour autant. L’envoûté doit maintenant se rendre à l’intérieur du sanctuaire. Il présentera en guise d’offrande des bougies blanches au marabout, saint homme dont la tombe est couverte d’étoffes vertes et luisantes.
L’envoûté doit également accrocher un cadenas au moucharabieh de l’une des nombreuses fenêtres de l’édifice. Ce geste est surtout une manière de se libérer des peines et des malédictions, les maintenant prisonnières du cadenas abandonné aux soins du marabout. Après un moment de recueillement entre les murs blanchis à la chaux, goûtant la mélodie subtile de la petite fontaine en marbre, les visiteurs repartent soulagés et insouciants.

La cérémonie de l’aldoune s’inscrit dans une longue tradition de culte de désenvoûtements. A des époques où la médecine moderne est inexistante, ces pratiques superstitieuses constituaient, sans doute, des thérapies curatives efficaces contre des maux psychiques inconnus à des époques antérieures, ou simplement une manière de se rassurer face à l’inconnu de l’existence

* Une rencontre du troisième type

Passé l’arc gracieux de Bab R’mila, à mi chemin entre  dar el bacha et la place Jamma El Fana  on découvre l’une de ces rues du vieux Marrakech aux va-et-vient incessants. Des ânes tirent des charrettes de fruits ou des paniers de pain, des mobylettes zigzaguent entre les foules de passants et des hordes de gamins en blouses bleues et blanches s’échappent frénétiquement des écoles abandonnées…
Plus loin, Bab Laksour, arc aux motifs d’une simplicité charmante, laisse entrevoir un derb paisible.

Là, quelques boutiques exhibent des étalages de cuirs et de tapis en laine. Mais le regard est attiré par un petit couloir en chicane d’où l’on aperçoit, émerveillé, une grande place éclairée par un soleil paisible. Un marabout trône au milieu avec ses dômes couleur émeraude et sa majestueuse porte en bois peint, surplombée de stuc sculpté de frises végétales.

 

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Bons plans
 


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