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Aziz Sahmaoui à Marrakech un cadeau de l'institut Français
Au Maroc les grandes fêtes autour de la musique sont des évènements qui comptent maintenant dans le monde entier. Que ce soit le Festival Gnaoua à Essaouira, Mawazine à Rabat ou le Festival des musiques Sacrées de Fès, la renommée de ces spectacles de musique et de fraternité n'est plus à faire. Ils sont au fond la suite logique de ces Moussems qui fleurissent sur tout le territoire du pays et rassemblent les hommes depuis des millénaires. La fête ne se conçoit que et avec la musique et la danse. Le Chaâbi marocain est une musique populaire dont les accents sont andalous ou subsahariens, les rythmes Gnaouas sont des mystères qui puisent leur force dans l'Afrique noire et si l'on y ajoute le jazz et la fusion au trouve Aziz Sahmaoui et son University of Gnawa.
L'Institut Français de Marrakech nous offre une soirée avec l'artiste et son groupe, le 18 juillet prochain, ce sera, à n'en pas douter, un moment d'émotion et d'intimité musicale. Loin des mouvements de foules et de l'enthousiasme parfois un peu « délirant » ou des obligations à opiner même si on n'aime pas trop, (ça peut arriver, lorsque à vouloir trop, on en fait un peu trop, Mawazine est à la limite quelquefois…), le chanteur et son groupe vont pouvoir nous offrir leur cœur et nous allons pouvoir l'entendre battre.
Les instruments traditionnels viennent ajouter au charme de l'instant, la voix est chaude et enveloppante, les rythmes sont étranges, on distingue encore les influences mais c'est un nouveau langage que l'on entend. La découverte d'une autre culture se fait si facilement par la musique que l'on devrait la prescrire sur ordonnance, comme la cuisine d'ailleurs. Cela peut paraitre une boutade mais il n'en est rien. La méconnaissance génère la peur qui génère l'intolérance, ou pire, et les mots sont parfois impuissants à démontrer ce qui devrait être l'évidence.
Ici, dans le calme et la sérénité, en petit nombre, l'esprit peut mieux s'ouvrir et s'imprégner. C'est un peu comme faire une ballade et au détour d'un chemin découvrir que l'on voit pour la première fois la nature environnante et qu'elle est belle. Comme le spectacle ne débute qu'à 22h, il ne faut pas hésiter à se « préparer » psychologiquement. Je préconise un diner à « La Rôtisserie de la Paix », dans un vrai jardin avec des animaux en liberté, une ambiance très années 40, un service à l'ancienne, et pour les amateurs de la très bonne viande grillée. Un endroit désuet et charmant qui prépare en douceur pour être parfaitement réceptif à la suite.