Le Festival des Musiques Sacrées du Monde à Fès 2014 les oiseaux initiatiques

Suivre un oiseau dans un voyage initiatique qui révèle une autre vision de la mondialisation, c'est le voyage que propose la 20èmè édition du Festival des Musiques Sacrées de Fès. C'est autour d'un conte ésotérique du XIIIème de Farid Ud-Din qui met en scène une huppe décidée à fédérer autour de la quête du Simurgh, le Roi des oiseaux, que le festival s'articule. Cette allégorie de la recherche d'une identité commune, révélée par une aventure, au sens épique du terme, colle parfaitement à l'esprit de Fès, ville dont l'histoire est un fleuve et dont la source est le mystère de l'homme.

C'est le vent des Soufis qui souffle, il entraine avec lui tout ce que l'homme peut avoir en lui de sacré, sans concession aucune à la facilité, avec une  bienveillante lucidité, loin des dogmes qui partagent et des fausses lumières de la modernité,  lorsqu'elle se perd dans l'ostracisme. Lorsque d'autres festivals ne font que montrer, sous forme d'une simple compilation, Fès démontre. Avec un acharnement qui ne sait jamais rompu, chaque édition construit une vision « mondialiste » de l'humanité. A l'inverse de tous ceux qui crient à la mondialisation démoniaque de la planète, sans chercher d'ailleurs à s'en défaire, en continuant à consommer avec insouciance les yaourts formatés et les lessives qui lavent plus blanc, le Festival de Fès déclare haut et fort que l'individu est un tout qui appartient au tout, il est la mondialisation.

On est ici dans le domaine de la recherche d'une voie qui se construit par les voix et les musiques, par les contes et les poèmes, en voguant sur ce que l'homme a de meilleur. C'est un pain doré et croustillant qui se fabrique et dont le levain est la quintessence de l'humanité. Le programme de chaque édition, année après année, en est une preuve. En 2014, le creuset va faire bouillonner un chaudron riche. De Roberto Alagna en passant par le Chœur Saint Ephraïm, de Johnny Clegg à Bardic Divas ou les Chants sacrés des Gitans de Provence, Youssou N'Dour, Raza Khan et Zakir Hussain, la liste est longue est fastueuse, autour de ces hommes de l'universel, les idées et les échanges vont aussi fusés dans les conférences et les débats où l'esprit s'envole comme l'oiseau de Farid  Ud-Din, par delà les frontières et les clivages.

Philosophie et programme :
http://www.fesfestival.com/festival/editorial/