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Le 4L Trophy 2014 au Maroc ou comment voir la vie autrement
Du 13 au 23 février le 17ème raid 4L Trophy se déploie à nouveau dans le désert marocain. Ces drôles de voitures, qui font penser à une bande dessinée des années 60, sont très loin de véhiculer une image sociale ou un statut particulier, si ce n'est un acharnement à ne pas se prendre au sérieux. Elles sont increvables et sympathiques. Elles décorent l'horizon de leurs couleurs bigarrées, Elles passent partout avec aisance et lorsqu'elles s'ensablent, elles sont quant même plus faciles à dégager qu'un 4X4 high-tech dernière génération !
Leurs équipages sont à cette image, des étudiants européens, tout à la fois passionnés, sérieux, drôles et enthousiastes. Ils vont se lancer sur les pistes sans savoir que ce raid va les changer pour longtemps. C'est une autre vision du monde que cette manifestation d'importance va leur apporter. La notion de la simplicité de vie, celle où l'on dort à la belle étoile, sous la tente, avec pour toit des étoiles qu'ils ne verront jamais ailleurs, des bivouacs au milieu de rien, autour d'un feu qui intimise tout et ouvre plus facilement les cœurs.
Faire 6000 kms dans des conditions difficiles, découvrir que l'eau est plus rare que l'on imagine et plus indispensable qu'il n'y parait, s'apercevoir que l'on peut se passer de téléphone portable et d'internet pour dire son amitié. Apprécier voluptueusement un sac de couchage alors que l'on croyait être terriblement attaché à son lit douillet, dernier cri du confort dorsal. Mais tout cela existe parce que ce sont des 4L qui cahotent joyeusement et péniblement et parce que ce sont des étudiants, non encore trop endoctrinés et déformés par le tout financier planétaire, qui sont derrière les volants.
Et puis il n'y a pas que l'exhibition, il y a la solidarité, les tonnes de matériels scolaires que l'on apporte dans le grand sud, les classes et les écoles que l'on aident à construire et le respect des populations que l'on croise. Beaucoup des ses jeunes à la vitalité débordante trouveront difficile le retour à la « civilisation », ils regretteront surement pendant très longtemps la convivialité et l'entraide naturelles, les visages des enfants heureux de découvrir cahiers et crayons, la géographie grandiose mais si rude, si âpre qui leur a offert en cadeau un nouveau lien avec la nature. Cette planète, qu'il est très « tendance » de préserver sans trop se poser de questions, ils vont peut-être la défendre avec plus de réalisme pour en avoir touché du doigt quelques mystères.