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Le cinéma à Casablanca en 2013 un hommage à Luis Bunel

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L'institut Cervantès de Casablanca rend hommage à un cinéaste qui a offert au monde une œuvre inclassable mais déterminante, des images qui ont imprégnées l'inconscient de plus d'une génération, une vision de l'homme, animal social et asocial, qui dérange et interpelle.

Chaque lundi de septembre, il sera donné un film différent de sa filmographie. Cette initiative conjointe de l'institut Cervantès et de l'Ambassade du Mexique, va permettre au marocains de découvrir une forme cinématographique unique. Buñuel c'est un œil elliptique, qui laisse parfois sur un sentiment d'inachevé, presque tremblé comme de rester à la frontière tout en embrassant le tout.

Buñuel, c'est l'Espagne de cette littérature classique où les femmes sont en noir, lourdement chargées du malheur familial ancestral, où des matamores, quelque peu dérisoires dans leur orgueil, affirment leur existence dans la violence physique et ce sang qui coule, omniprésent, indissociable de tout le reste. C'est en appuyant fortement sur ces travers, en leur donnant une dimension surréaliste, en laissant l'imaginaire et le phantasme en liberté, que Buñuel offre au spectateur des évidences fulgurantes, des fragments lumineux qui s'estompent soudain en laissant à l'esprit comme une impuissance, une absence.

Il y a chez ce réalisateur de génie une fragilité qui lui redonne sa dimension humaine. Il tente, il s'approche, il désire quelque chose, mais cela lui échappe. Avec Buñuel, le cinéma découvre sa puissance, l'image derrière l'image, le jeu d'ombre de l'âme, et tout d'un coup c'est de l'homme universel dont il s'agit. Bien sur il y a l'Espagne, les racines, le Mexique, pays d'adoption, mais tout cela devient lointain, devant l'évidence. La filmographie de Buñuel est comme une silhouette qui apparaît peu à peu, c'est lui-même que l'on découvre, mais qui est-il sinon un homme, comme tous les autres, qui cherche un chemin, et à défaut de petits cailloux c'est le fil de l'imaginaire qu'il suit.

Il y a comme une philosophie dans cette cacophonie d'images, dans cette anarchie d'idées. Laisser le dogme, pousser le cadre, voir ce qui est invisible, même un instant, ne pas accepter la ligne droite comme une évidence obligée et raisonnable.

Les images déroutantes que verront les Casablancais, chaque lundi de septembre, au théâtre de l'institut Cervantès, ont la force de l'universel, il y aura dans chaque scène un petit quelque chose qui touchera chacun, que ce soit au cœur ou à l'esprit. Buñuel, en artisan du bel ouvrage, a prouvé qu'une caméra est un outil magnifique, que l'on peut utiliser de diverses manières et la sienne restera à jamais un modèle.

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Bons plans
 


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