Nostalgie, émotion et histoire, jazz au Chellah 2013

La 18ème édition de ce festival, qui se tiendra du 11 au 15 septembre 2013 à Rabat, sera comme chaque année un rendez-vous d'importance qui, dans un cadre d'exception offrira le meilleur du jazz européen et de la musique marocaine.

Le jazz est une musique qui exalte les joies et les peines de l'âme humaine avec une force qui lui vient certainement de cette solitude ontologique de l'homme qui cherche depuis la nuit des temps à se comprendre et à comprendre l'autre. C'est aussi et surtout une main tendue où les notes sont les petits cailloux qui indiquent la voie. Venus d'Europe et de Méditerranée, les artistes seront différents et talentueux, les musiques nostalgiques et chargées d'émotion, le public, plus nombreux chaque année, enthousiaste et attentif.
 
Le site archéologique du Chellah, classé patrimoine mondial par l'Unesco, est un lieu à l'étrange beauté, véritable mille feuilles de l'histoire. Des Phéniciens aux Romains en passant par les Carthaginois, ce sont les vibrations de multiples cultures qui l'animent. Le décor est à la fois d'un romantisme suranné et d'une magie quelque peu obscure qui fascine. Cité romaine ou nécropole, peu importe, les pierres livrent leur message de confluence entre les vivants et les morts. Et c'est à l'abri des âmes protectrices des ancêtres, que la musique va s'élever et dispenser ses bienfaits. Lorsqu'une expression musicale est, dans son rythme et son harmonie, si proche de l'homme, de ses forces et de ses faiblesses, elle mérite plus qu'une scène classique comme écrin de sa riche amplitude.

Qui a-t-il en commun entre un opéra de Mozart et une création du Papanosh Quintet ? La certitude que la musique peut atteindre au sacré et dépasser l'homme pour le sublimer. Lorsque l'opéra se joue en décor naturel, à Orange par exemple, que les musiciens et les chanteurs luttent avec les éléments pour se faire entendre, ils se dépassent et finissent par faire corps avec cette nature avec laquelle ils s'harmonisent.
A Rabat, ce sont les vieilles pierres, les cigognes et la flore odorante qui apporteront leur tribut, avec le concours mystérieux de l'âme toujours présente de Lalla Chellah.

Cette année quinze bands et 56 musiciens venus de tous les horizons vont démontrer encore une fois que le jazz est unique. Il est compris et aimé par toutes les générations sans distinction d'âge et c'est dans la diversité qu'il grandit, se nourrissant aux mamelles des cultures pour offrir un ciment musical fort.