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A Imilchil, il se passe des choses en automne
Du 13 au 15 septembre, la région de Midelt, sera le théâtre d'un remue ménage coloré et enthousiaste. Le Moussem des fiançailles et le 9ème festival des musiques des cimes vont faire vibrer la montagne.
Le moussem des fiançailles est un évènement presque mythique, il entraine derrière lui des populations venues des villages les plus reculés du haut atlas qui se déplacent par tribus pour cette fête exceptionnelle. L'origine de cet évènement est une belle et tragique histoire d'amour et de mort. Deux branches d'une tribu berbère, les Aït Ibrahim et Aït Yaaza qui s'affrontent, un jeune homme et une jeune fille qui tentent de s'aimer sans frontière et un flot de larmes si intense que deux lacs en verront le jour, Isli et Tislit. C'est le remord qui pousse alors les tribus à décider de ces fiançailles collectives, une fois par an, sans que personne ne puisse s'y opposer, laissant toute liberté de choix aux amoureux.
Ce moussem, dont la renommée a largement dépassé les limites du pays, est un spectacle grandiose et une photographie exceptionnelle d'une culture ancestrale, d'un patrimoine non écrit, intangible et fort. Il y a la montagne, ses paysages et sa diversité, ses vallées ombreuses et ses ravins arides, ses à pics où s'accrochent des villages et des kasbahs et ses populations fières et mystérieuses. Et c'est de partout que vont venir ces montagnards qui, une fois par an, se transforment en une immense famille dont les différences ne sont que de formes, le fond, leur ciment, leur culture berbère, se révèle alors, venue de la nuit des temps.
Et tout naturellement, la musique et les chants qui accompagnent cette transhumance deviennent une fête dans la fête. Le festival des musiques des cimes permet de fédérer, de faire connaître et de préserver. Troupes folkloriques locales et artistes d'envergure nationale feront le show, comme l'amazigh Abdelaziz Ahouzar et Ahmedalah Rouicha, digne héritier d'un père illustre dans le pays.
En parallèle, colloques et conférences, s'appuient sur la résonnance de la manifestation pour créer l'écho. On parlera de développement agricole et d'avenir. L'idée est judicieuse. Après tout, depuis des générations, cet évènement est une plaque tournante commerciale et de communication inter population. On y vient pour se fiancer bien sûr, mais aussi pour vendre et acheter du bétail, des produits du terroir, pour échanger des informations, des savoirs faire et des idées. Ce servir de ce moment permet de médiatiser mais aussi de forcer un peu la nature de ces populations qui, à trop aimer la liberté, ont toujours renâclées à se structurer.