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Les artistes solidaires et l'association Darna, l'art de donner
Dans la mouvance du Festival Gnaoua, qui chaque année enchante Essaouira, cinq artistes marocains mettent leur art au service de l'enfance abandonnée. L'exposition « Essaouira artistes solidaires » qui se tient jusqu'à la fin juillet au Borj Bab Essaouira, réunit des œuvres qui seront vendues au bénéfice de l'association Darna. Cette association, dont la création remonte à 1995 à Tanger, s'est donnée comme mission la protection de l'enfance et des femmes, leur réintégration dans la société par l'alphabétisation et la formation. Mahi Binebine, Hassan Bourkia, Mehdi Qotbi, Najia Mehadji et Abderrahim Yamou, dont l'œuvre tourne autour des arts plastiques, dévoilent pendant l'exposition une soixantaine d'œuvres originales, peintures ou dessins, dont le fruit de la vente reviendra à Darna.
Plus spécifiquement, c'est vers l'orphelinat que seront drainées les sommes collectées. De nombreux bébés sont chaque année abandonnés par des femmes désemparées qui ne connaissent pas leurs droits et vivent en marge d'une société dans laquelle elles n'ont pas leur place. Lorsque l'on observe certaines œuvres de Yamou ou de Binebine, par exemple, on comprend mieux le pourquoi de leur présence active dans cette action humanitaire et humaniste. L'un, recherche l'origine naturel de la vie et se laisse aller à sa fascination pour une nature magique qu'il embellit par son œuvre, l'autre démontre par sa création que l'homme n'est et ne peut pas être solitaire, il a besoin de l'autre, son double, son frère, son miroir. Chacun des cinq artistes présents a une vision cosmogonique de l'homme, un amour de la vie qui se situe très loin du nombrilisme égotiste des « artistes » à la création conforme aux modes du moment.
Il est urgent de se rendre à cette exposition, d'y acheter une peinture ou un dessin. Après la frénésie musicale du festival Gnaoua, qui permet la fusion avec l'universel, après cet enthousiasme fraternel porté par la musique, quoi de plus naturel de concrétiser les idées par des actes. Il fut une époque où l'art ne pouvait survivre sans le mécénat, aujourd'hui l'art se fait mécène, se met au service de ceux qui ont besoin de protection. L'association Darna a besoin des dons, de tous les dons pour continuer sa mission. En souvenir d'un moment de bonheur passé à Essaouira, plutôt qu'un tapis, pourquoi pas une petite peinture ou un dessin, qui sont aussi une partie de ce pays chargé d'histoire mais aussi d'avenir.
http://www.darnamaroc.org