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Une exposition à Marrakech qui vous veut du bien
Du 1er juin au 30 septembre 2013 le musée de la palmeraie à Marrakech laisse à savourer les œuvres d'un homme étrange, Didier Chenu. Un parcours qui ne laisse rien passer des initiations de la vraie vie, photographe, caméraman, animateur de radio ou cuisinier mais pourquoi pas homme de théâtre ou voleur à la tire. Il défie les conformismes ou plutôt ignore leur existence pour courir le rêve éveillé des enfants qui ne veulent pas devenir des hommes de peur de perdre le cadeau de la vie.
Le moment idéal pour découvrir les peintures d'un tel garnement est sûrement cette parenthèse qu'offre Marrakech. La disponibilité ouvre l'esprit, l'œil devient plus acéré. L'entrainement commence par les ruelles de la vieille ville, cette médina qui semble inchangée depuis des lustres et qui recèle autant de magie que de réalité forte. En deux petits jours, si l'on prend ce moment de vacance très au sérieux, sont oubliés les soucis, les données économico-fiscales et autres contraintes quotidiennes qui empêchent d'avoir l'esprit libre. C'est à ce moment précis qu'il faut tenter l'aventure et passer le seuil du musée.
Pourquoi ? Parce que pour accepter et comprendre la création de Didier Chenu il faut s'être dépouillé de sa carapace d'adulte, avoir laissé loin derrière soi les certitudes, les pensées dites intelligentes et sa panoplie d'objets manufacturés dont on pense ne pouvoir se séparer. Le seul moment où l'homme est honnête avec lui-même c'est pendant le rêve, cette hallucination onirique qui ne peut se raconter sans se dévoyer et qui mêle la réalité aux phantasmes, les peurs et les joies dans un même chaudron délirant et libératoire. Didier Chenu nous propose ce voyage, où tout d'un coup l'homme ressemble à un enfant, par la taille souvent, par le regard tout le temps, dans un décor fait de tout et de rien, avec une simplicité qui est loin d'être simpliste. C'est comme prendre une douche fraîche dans le cerveau, ça ressemble à du Prévert avec un peu moins de cynisme et de sarcasme et ça n'est jamais vraiment réel, ça échappe au raisonnement mais ça se comprend sans s'expliquer. Voilà les créations qu'il faut absolument goûter en ce moment à Marrakech. Il y a dans ces peintures une vision d'un monde qui existe mais qui se cache derrière les dogmes, les habitudes, les idéologies et autres religions et dans ce monde il y a des hommes très réels avec de vraies dimensions, des individus animés de pensées et d'émotions, libres d'être des hommes.
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