Actualité
Musiques sacrées du monde, Fès et la culture andalouse
Le festival des musiques sacrées du monde qui aura lieu du 7 au 15 juin à Fès inscrit encore une fois avec justesse dans l'esprit de Fès. Le fil rouge de cette édition, sur lequel vont jongler les musiques et les hommes, est un idéal, une vertu, presque un mythe à force d'avoir voulu que cela fut parfait : la culture andalouse, El Andalous.
Pendant près de huit siècles, les hommes semblent être devenus des hommes. Pourtant rien de bien spectaculaire, juste une volonté, allier connaissance, raison, humanisme et amour pour atteindre les lumières de l'identité de l'homme. En honorant cette année El Andalous, la fondation Esprit de Fès persiste et signe, fidèle plus que jamais à ses choix philosophiques.
La véritable révolution est celle de l'âme, la véritable liberté s'acquiert par le respect et la reconnaissance de l'autre et la seule véritable pérennité de l'homme sur la terre nourricière, dont il est le locataire, passe par l'acte conscient de la préserver. La recherche du bonheur est une vertu qu'il faut travailler en luttant contre les conceptions par trop matérialistes qui éloigne l'homme de lui-même et le transforme en homme économique, l'amour ontologique comme destrier et les valeurs immatérielles comme épée.
Tout cela parait bien abstrait, de prime abord, mais de quoi s'agit-il en réalité ? Juste de lucidité. Un exemple sera évoqué et discuté pendant le forum de Fès, le Royaume du Bhoutan. Un petit pays perché dans l'Himalaya, cerné par la Chine et l'Inde, Bouddhiste et rural. Depuis plus de quarante ans, ce n'est pas de PIB (produit national brut) dont on parle là-bas mais de BNB (bonheur national brut).
Dans ce pays on mesure le développement en mesurant le bonheur et le bien être. Que l'on ne s'y trompe pas, tout cela est très sérieux et il est bon de souligner qu'aux Nations Unies, les pays européens particulièrement, ont soutenu le fond et la forme. Bien entendu les vertueux moralistes de l'économie planétaire et de la consommation effrénée, qui rend heureux, c'est bien connu, se gaussent et lancent l'anathème. Mais pourquoi n'y aurait-il pas une alternative, pourquoi devoir accepter de se soumettre au dieu de l'économie, pourquoi devoir perdre son identité en se laissant dissoudre, pourquoi devoir être en guerre contre son voisin pour des raisons uniquement de pouvoir économique. Une utopie ? La lutte du pot de terre contre le pot de fer ? Peut-être pas.
Il suffit peut-être de se faire confiance, d'accepter de réfléchir, de venir à Fès, pour apprendre, souvent grâce à l'immatériel on comprend que le matériel n'est pas forcément la seule option.
Site officiel du Festival des musiques sacrées du monde à Fès