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Semaine de la culture marocaine au Luxembourg
Du 10 au 17 mai 2013, l'abbaye de Neumünster en la ville de Luxembourg, accueille la Semaine Culturelle Marocaine. Ce haut lieu, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, en plein cœur historique de Luxembourg est devenu un centre culturel de rencontre.
Il met son site prestigieux à la disposition de la création et de l'imaginaire humain, offre une plate forme à la mixité, à la tolérance en bref à l'humanisme. Le Maroc, pays fait de convergences multiples, construit sur les solides racines du temps qui se sont entremêlées autour des héritages subsahariens, des tribus Berbères venues d'horizon distincts ou d'une Andalousie mâtinée d'Arabie est à l'honneur pendant une semaine.
Le symbole, en ces temps de troubles, mérite d'être souligné. Ce lieu, dont les prémisses se situent vers le Xème siècle, puis la réalité concrète au début du 16ème siècle, est chargé de mémoire religieuse, de guerre territoriale mais aussi d'une aura de sacré et de souffrance. Avant de devenir un ilot multiculturel, il fut dans l'histoire récente prison française et prison nazie. Il est d'un grand réconfort de penser que l'humain par delà ses choix politiques ou religieux, sache à des moments, certes rares, mais d'une importance capitale dépasser les clivages pour déclarer haut et fort l'universalité et la fraternité.
Le programme de cette manifestation est à lui seul un kaléidoscope qui démontre si c'était nécessaire la diversité de la culture marocaine. Citons l'ensemble Tagada, un demi-siècle d'existence, un groupe cimenté par l'amitié, qui théâtralise une musique inspirée de la Aïta, étrangement proche des rythmes improvisés du jazz ou blues Afro-Américain.
Mais aussi un artiste du graphisme, Djamel Oulkadi, qui allie dans ses œuvres géométriques, la calligraphie ancestrale et le graffiti venu tout droit d'Occident. Et que dire du trio de Majid Bekkas, Django d'or en 2004, magicien de la musique, dont l'élixir se concocte avec les racines Gnaouies, épicées par un ésotérisme Soufie qui rapproche du sacré.
Un trio détonant pour un récital poético-musical, trois voix, trois vies, une création poétique multi langage. Une femme, Touria Hadraoui, la première à interpréter le chant Melhoun, traditionnellement réservé aux hommes.
Un poète, Abdallah Zrika, chantre de la liberté, connu et aimé depuis Danse de la tête et de la rose, en 1977 qui ne cesse d'écrire pour chanter la vie.
Le hip-hoppeur Rival, du plus ancien groupe de hip hop en Belgique, CNN, pratique un rap qu'il défini comme conscient, une technique et une écriture qui révèle un talent indiscutable.
Abel Aboualiten, un bateleur, entre rire et pleur, un acrobate du mot qui offre sa pièce comme on jette une bouteille à la mer.
La musique, le cinéma, le théâtre, la gastronomie et les rencontres débats vont se succéder pendant une semaine, chaque instant sera un cadeau que l'art fait à l'homme. Tout cela est possible grâce à la collaboration étroite du CCR Neumünster, de la Fondation Anna Lindh et de l'inventivité du conseiller artistique Najib Ghallale.