Le moussem des cerises - Patrimoine de l'humanité

Depuis la mi-décembre 2012, le moussem des cerises de Sefrou est classé par l'Unesco, patrimoine intangible de l'humanité.
Que peut-on donner comme définition du patrimoine intangible de l'humanité. C'est une résultante, la quintessence d'une culture, l'expression populaire préservée d'un savoir faire. Il peut-être artisanal, lyrique, pictural, plastique ou le tout en même temps, mais toujours émanation de l'humain.

Le moussem des cerises de Sefrou est ce tout. Il réuni avec harmonie les hommes et les femmes de la région autour d'un évènement, la fête des cerises, chaque année en juin. Si l'Unesco récompense de cet accessit aujourd'hui c'est aussi pour encourager le Maroc à perpétuer son effort pour la conservation de son patrimoine culturel.
Le pays est engagé depuis une décennie dans une politique de développement durable. Tant pour les énergies, que pour l'habitat, l'agriculture ou le tourisme. Cette prise de conscience est fondamentale pour l'avenir d'un pays. Chaque spécificité se doit d'être exploitée dans le respect total de la réalité géographique, sociologique et humaine. L'Unesco encourage oui mais suit et surveille la pérennité des actes.

Le Maroc est un bon élève sur ce sujet. Préserver la tradition ancestrale c'est préserver la force d'un pays, donner à l'avenir son empreinte propre et non pas calquée sur des schémas venus de l'extérieur qui souvent ne correspondent en rien aux besoins réels du pays. La structure familiale, l'artisanat, l'agriculture sont des forces qui font vivre et évoluer le Maroc. Même si l'industrie lourde ou de pointe se doit d'être développée, c'est avant tout dans le monde rural que la tradition perdure, qu'elle se transmet, se transforme et s'adapte mais existe vaille que vaille.
L'Unesco se fait la protectrice de la mémoire sur tous les continents pour que survive cette connaissance immatérielle qui depuis des millénaires à porter l'homme vers son demain.

Aujourd'hui ce qui tombait sous le sens ce doit d'être protégé, le monde moderne a trop longtemps dénié l'importance des liens de l'homme avec son environnement. En cherchant à transformer l'être humain en donnée purement économique, le lien de survivance risque de se rompre. L'effet papillon, un vol de papillon en Indonésie qui pourrait être responsable d'une tornade au Canada, sans que rien ne puisse empêcher la chaine des évènements.
Cette théorie du chaos peut paraître anecdotique mais elle ne l'est pas. Si chaos il y a, c'est la dissémination et non l'uniformité qui peut préserver. Les niches culturelles, une certaine forme d'autarcie agricole, un lien fort avec l'écosystème, une structure sociologique humaniste sont les valeurs nécessaires pour demain.