Le Musée Sidi Mohammed Ben Abdellah

Cette bâtisse seigneuriale qui date du XIXe siècle était, sous le protectorat, l'hôtel de ville puis à l'indépendance elle abrite les services municipaux pour devenir en dernier lieu la maison des jeunes.

Aujourd'hui, musée, elle offre un tableau très complet de l'histoire de la ville à travers les créations des Maâlem au fil du temps, et les deux amphores romaines, âgées de plus de 2400 ans, découvertes au large prouvent qu'Essaouira est une vieille dame respectable de l'histoire.

De l'antiquité à la création au XVIIIe siècle de la médina actuelle par le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah jusqu'au classement de la ville comme patrimoine universel de l'humanité, le film de l'histoire se déroule devant le visiteur.

Le patrimoine immatériel d'Essaouira est riche et les collections et objets exposés sont autant d'histoire humaine. La collection de bijoux traditionnels démontre que les cultures Amazighe, Juive et Arabe, se sont non seulement croisées, mais aussi mélangées. L'ésotérisme de l'Afrique Subsaharienne et la maîtrise des artisans juifs donnent à admirer des ornements étranges, ciselés avec une telle finesse que l'on pourrait craindre de les briser en les manipulant.
Les armes à feu et les armes blanches sont à ce point ornementées avec faste que ce sont des œuvres d'art qui témoignent de la grande faconde des artisans de la région.
Le travail du bois de tuya, une spécificité souiri, vaut à lui seul la visite. La beauté des formes et la délicatesse des finitions transforme la moindre boîte en objet luxueux.
Que dire des plafonds en bois peint du maâlem Zouaq qui a donné sont nom à un savoir faire, le zouaké. Dans des tons pastel, les scènes bucoliques d'oiseaux et de nature, ornent toujours les plafonds de nombreux palais et riad. Quelques une de ces fresques sur bois sont exposées et sont un réel bonheur pour les yeux.

L'Orient ne serait pas vraiment l'Orient sans ses tapis au faste confortable et au douillet flamboyant. Les éléments présentés sont l'œuvre de deux tribus, les Oulad Bou Sbaa et les Chiadma. Tribus guerrières et commerçante depuis le XIIe siècle, capable de fureur sauvage tout autant que de création magnifique.

La ville dans son entier est un musée vivant. L'on ne compte plus les galeries qui exposent les créations plastiques des artistes Souiris. La culture et la tradition sont omniprésentes, l'inspiration trouve sa source dans les racines les plus profondes et le savoir faire se transmet de génération en génération.